À la source du cacao durable
Le cheminement du cacaoUn voyage vers davantage de durabilité
Environ un tiers provient de Côte d’Ivoire, qui en est le premier producteur et exportateur mondial. Cependant, la cacaoculture y est surtout pratiquée par de petites cultivatrices et cultivateurs travaillant dans des conditions difficiles : la pauvreté, les soucis existentiels et le travail des enfants y sont très répandus.
Nous nous demandons dans ce reportage pourquoi la situation dans la culture du cacao est si difficile et quelles solutions donnent des raisons d’espérer. Pour répondre à ces questions, nous nous rendons au cœur de la culture mondiale du cacao et découvrons des approches prometteuses et des projets engagés, œuvrant en faveur d’améliorations.
Initiatives et projets Une visite sur le terrain
L’Initiative allemande pour le cacao durable (GISCO), qui réunit le gouvernement fédéral allemand, des producteurs de chocolat, des transformateurs de cacao ainsi que le commerce de détail et des organisations non gouvernementales, en est un exemple. Les parties prenantes considèrent la chaîne d’approvisionnement du cacao dans son ensemble, du champ au consommateur et de la famille de petits cultivateurs à la politique nationale du cacao. Elles entendent la rendre plus durable.
Nous avons donc voulu voir de plus près les effets que leur action a d sur place.
Quand la forêt a disparu
Les monocultures menacent les plantations de cacao. Quelles sont les solutions possibles ?
Le plaisir de consommer régional
Hervé Dobinou, de Choco +, présente ses produits à base de cacao destinés au marché local.
Les bases d’une meilleure qualité de vie
N’Da Bomo Edwige est animatrice en nutrition et a très à cœur l’avenir des enfants des producteur·rice·s de cacao.
Une pépinière de compétences sur le cacao
Ce centre de formation renforce l’expertise des producteurs de cacao pour leur permettre d’augmenter leurs revenus.
Mieux réussir ensemble
Quand les sociétés coopératives se professionnalisent, les revenus de leurs membres augmentent.
Ensemble, pour plus de durabilité
L’Initiative allemande pour le cacao durable contribue aux changements sociaux et écologiques dans le secteur du cacao.
Mettre fin au travail des enfants
Dix questions contre le travail des enfants : cette nouvelle solution profite aux familles et aux coopératives de cacao.
Au cœur de la Côte d’Ivoire
Tout commence dans la forêt
La culture est encore largement pratiquée de manière traditionnelle, à la main : abrités à l’ombre des arbres, des femmes et des hommes ouvrent les cabosses multicolores avec des bâtons et des machettes pour en extraire les précieuses fèves. Les fèves fermentées sont ensuite mises à sécher au soleil sur de grandes tables.
C’est de cette façon que 2,2 millions de tonnes de cacao sont produites chaque année en Côte d’Ivoire, aucun autre pays n'en fait autant. L’économie locale est donc tributaire de la culture et du commerce de cette denrée.
Un pays exportateur jeune
Après deux décennies de troubles, la situation politique et économique a commencé à se stabiliser à partir de 2011 et la Côte d’Ivoire a repris sa place parmi les locomotives économiques d’Afrique de l’Ouest, notamment grâce au cacao, mais aussi aux exportations de café, de noix de cajou et de caoutchouc.
La situation sociale n’en reste pas moins tendue : près de la moitié de la population, dont de nombreuses cacaocultrices et cacaoculteurs, vit dans la pauvreté. Un ménage de sept personnes dispose en moyenne de 172 euros par mois, alors que le revenu nécessaire pour avoir un niveau de vie décent est de 478 euros.
Complément d’information
Voxpops
Accéder à la première pageQuand la forêt a disparuC’est il y a vingt-cinq ans que tout a commencé.
jusqu’à ce qu’une nouvelle méthode culturale, le cacao en plein soleil, fasse une entrée triomphale. Dans cette forme d’exploitation sur défriche forestière, les cacaoyers occupent toute la surface de la plantation. Sur ces anciens sols forestiers, les cacaoyers poussaient rapidement et donnaient beaucoup. Espérant des revenus plus élevés et une vie meilleure, de nombreux·euses planteur·euse·s s’installèrent sur d’anciennes surfaces boisées.
Aujourd’hui, le cacao en plein soleil domine l’agriculture. Mais sa réussite fut de courte durée : privés de la protection de la canopée, les sols forestiers perdirent leurs nutriments. Le soleil réchauffe le paysage. À long terme, le cacaoyer prospère mieux à l’abri de grands arbres d’ombrage. Comme leurs plantations, aux sols appauvris, produisent trop peu, les petit·e·s planteur·euse·s déplacent de plus en plus leurs zones de production vers d’autres forêts…
Produire du cacao pour le marché régional et national
C’est le cas d’Hervé Dobinou, qui dirige une startup innovante.
Des sociétés coopératives pour mieux réussir ensemble
La vidéo vous montre les effets des actions en matière de professionnalisation des producteur·rice·s de cacao.
L’avenir commence dans l’assiette
Lors de ses animations, Edwige aborde un autre sujet important : les extraits d’acte de naissance, dont les parents ont besoin pour scolariser leurs enfants. Beaucoup de parents n’en font pas la demande, ce qui est une des nombreuses causes du travail des enfants. Edwige explique la situation et indique les formalités à accomplir.
Une pépinière de compétences sur le cacao
La vulgarisation dans ce domaine est assurée par le Centre de formation de l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER) de Gagnoa-Lakota. La formation théorique et pratique qui y est dispensée apprend aux formateur·rice·s et aux directeur·rice·s de coopérative comment cultiver le cacao de manière durable et leur transmet de nombreuses autres compétences. Il·elle·s apprennent également comment une production diversifiée peut être synonyme de sécurité économique et diffusent ensuite ces connaissances auprès des petit·e·s exploitant·e·s agricoles dans le pays.
Donnons plutôt la parole aux enseignant·e·s.
Ensemble, augmentons la durabilité
Ces acteurs unissent leurs forces à la poursuite d’objectifs communs : améliorer les conditions de vie des planteur·euse·s de cacao, préserver les forêts et la biodiversité qu’elles abritent et augmenter la part de marché du cacao durable.
Merit Buama, la présidente du conseil d’administration de l’Initiative, explique le fonctionnement de l’initiative.
Mettre fin au travail des enfants
La Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH est active depuis des années en Afrique de l'Ouest pour prévenir le travail des enfants. Elle travaille notamment à ce que les producteurs de cacao obtiennent une meilleure productivité et des meilleurs revenus. Car la pauvreté est la principale cause du travail des enfants - et les enfants issus de familles ayant un bon revenu sont moins souvent victimes du travail des enfants.
Les partenariats avec des organisations locales sont décisifs pour la mise en œuvre : celles-ci connaissent les conditions sur place et savent comment s'attaquer à la racine du problème. Grâce à sa présence de longue date, la GIZ dispose à la fois du réseau et de la confiance des parties prenantes pour ce travail.
Travailler ensemble pour mettre fin au travail des enfants
La GIZ et l'ICI ont uni leurs forces pour développer une nouvelle méthode qui documente le travail des enfants mais qui permet également de l’anticiper avant même qu'il ne se produise.
Allatin Brou, chargé de projet à l’ICI, décrit les principes du projet :
Prévention plutôt qu'intervention
Du cacao au chocolatUn voyage vers davantage de durabilité
Vous tendez la main vers une tablette de chocolat au lait. Il s’agit très probablement de cacao de Côte d’Ivoire, premier producteur mondial. Près de 30 pour cent du cacao brut importé en Allemagne provient de ce pays. Il y est produit par de petit·e·s planteur·euse·s, le plus souvent dans des conditions économiques et écologiques difficiles.